Songpan est un petit village fortifié situé à 2800 mètres d'altitude et bordé de collines. Les murailles entourant la vieille ville sont longues de 3 km. A l'intérieur de l'enceinte, la rue principale vient rencontrer une petite rivière, franchie par un pont couvert. C'est d'ailleurs ce petit ruisseau qui coule jusqu'au pied de Grand Bouddha de Leshan.
La ville a été détruite par un incendie en 1998 et reconstruite à l'identique juste après. Le style régional a donc été conservé et dans les rues, les femmes tibétaines portent toutes leurs atours, tandis que les hommes musulmans de l'ethnie hui contrastent fortement avec leur costume sobre. De très nombreux tricycles sont à la disposition des plus paresseux pour se déplacer dans la vieille ville.
Songpan est également le point de départ pour visiter Huanglong, la Vallée du Dragon Jaune. Il y a un bus public qui s'y rend, mais apparemment aucun bus n'est garanti de revenir, alors nous n'avions pas d'autre choix que d'emprunter les services d'un chauffeur. Et comme le prix demandé pour l'excursion était excessif, nous nous sommes arrangés pour nous incruster pour la journée auprès d'un sympathique couple belge/australien retraité qui dormait dans la même auberge que nous.
Huanglong se situe à 70 km de Songpan et la route qui y mène passe à travers des montagnes enneigées à près de 4000 mètres d'altitude. Il ne faut d'ailleurs pas moins de 2h30 de route au milieu des yaks pour arriver à l'entrée du parc.
Huanglong est également un site UNESCO, mais contrairement à Jiuzhaigou, 3-4 heures de marche suffisent à en faire le tour, ceci d'autant plus que seuls les bassins de la partie supérieure du parc étaient remplis d'eau. En raison de l'altitude élevée, des distributeurs d'oxygène étaient disponibles le long du chemin.
Une fois sur place, un téléphérique nous emmène jusqu'au départ de la petite marche d'approche jusqu'au sommet, alors que la descente ensuite se fait à pied. Les paysages étaient spectaculaires.
Ce parc est caractérisé par des piscines en terrasses de toutes tailles aux contours sinueux qui tombent les unes sur les autres. Les eaux qui les remplissent ont des couleurs presques surnaturelles, en raison du carbonate de calcium qui compose les bassins.
Nous ne nous lassions pas de contempler cette véritable toile de peinture qui était l'une des images fortes que nous avions en tête de la Chine avant notre départ.
Cerise sur le gâteau, la Vallée du Dragon Jaune est entourée d'une magnifique forêt et de superbes hauts sommets couverts de neige éternel. Xuebao Ding culmine à 5588 mètres d'altitude alors que sept autres sommets dépassent les 5000 mètres. Cela ne devrait par contre plus être le cas très longtemps, car ils perdraient quelques dizaines de mètres par an en raison du réchauffement climatique.
Légèrement en contrebas, le Monastère Huanglong Si nous a ramené dans une autre époque… Ce charmant monastère de montagne aux toits de tuiles et murs en colombages accueille chaque année une fête majeure des ethnies tibétaines qiang et hui.
Un autre temple de moindre importance se situe quelques centaines de mètres plus bas.
La visite de la partie basse du parc nous a mené au travers de ce qui aurait pu être une forêt enchantée.
Les points de vue donnaient sur des piscines et cascades malheureusement presques toutes asséchées en raison de la saison. Les paysages étaient féeriques malgré tout. Lorsque l'eau abonde, les Rapides Golden Sand semblent recouvertes d'écailles dorées, comme le serait le dos d'un dragon jaune, d'où le nom donné à la vallée.
Cette visite clôture notre exploration du Sichuan qui nous a conquis par ses beautés naturelles époustouflantes, mais dont l'accès sera réservé aux plus téméraires. Prochaine étape: les célèbres soldats en terre cuite de Xi'an!