Du 26 janvier au 5 février 2010
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Hobart et le Sud-Est
Après cinq jours inoubliables à Melbourne, où nous avons même eu la chance de pouvoir assister à un match de Federer depuis le deuxième rang, nous nous sommes envolés pour la Tasmanie. Melbourne est une ville qui nous a beaucoup charmé, mais comme pour Sydney, nous allons vous préparer un article un peu plus tard (continuez à nous suivre une fois que nous serons rentrés, car nous avons encore de belles images à vous montrer ).
La Tasmanie, l’île située au sud de l’Australie, était reliée au continent il y a 35'000 ans avant que l’élévation des eaux ne crée le détroit de Bass. Malgré sa petite taille, elle abrite des paysages très divers. L’Ouest, sauvage, est occupé par des montagnes creusées de lacs d’origine glaciaire (comme les lacs du Sud en Nouvelle-Zélande), tandis que des forêts denses et des collines verdoyantes recouvrent l’Est de l’île.
Avec une population de moins de 500'000 habitants pour une superficie supérieure à celle de la Suisse, la Tasmanie, avec ses paysages naturels préservés, se présente aujourd’hui comme un paradis pour les amoureux de la nature.
Nous avons débuté notre séjour par Hobart, la capitale, qui abrite 40% de la population de l’île et qui fut, en 1803, la deuxième ville fondée en Australie après Sydney. Le centre-ville s’articule autour de la Salamanca Place qui servait déjà de place de marché lors du fondement de Hobart et constitue le quartier historique le mieux préservé de Tasmanie. Nous nous y sommes arrêtés le temps de savourer une petite Cascade (bière locale) sur une terrasse.
Nous sommes arrivés à Hobart le jour de la fête nationale: l'Australia Day. Nous avons pu constater qu'ils sont très patriotes et mettent des drapeaux absolument partout!
Etant donné que Hobart est une ville maritime, nous avons décidé de faire une croisière sur la Derwent River en partant des Constitution Docks qui sert de ligne d’arrivée à la célèbre et périlleuse régate Sydney-Hobart.
Avant de quitter la ville, nous nous sommes encore rendus au Mont Wellington qui culmine à 1270 mètres et offre une vue magnifique sur Hobart et ses environs.
En partant vers l’Est, nous nous sommes brièvement arrêtés dans le charmant petit village de Richmond, perdu en pleine campagne. L’un de ses habitants s’est donné la peine de construire une réplique miniature de Hobart telle qu’elle était en 1820.
Nous avons ensuite repris la route pour rejoindre la Tasman Peninsula, une magnifique péninsule recouverte de forêts et bordée de falaises abruptes et de longues plages désertes.
Pour accéder à la péninsule, il faut passer par Pirates Bay qui offre des vues imprenables sur les côtes.
Nous avons décidé d’explorer l’endroit de plus près, en commençant par nous arrêter au Blowhole.
Une courte marche nous a ensuite mené au Tasman Arch, ainsi qu’à Waterfall Bay où nous avons admiré les impressionnantes formations rocheuses à la tombée du jour.
Nous nous sommes installés à Port Arthur, à la pointe de la péninsule, et avons visité l’ancienne colonie pénitentiaire le lendemain matin. Crée en 1830, elle fut la plus sévère de l’Empire britannique (toutes les premières colonies d’Australie étaient formées par des criminels déportés d’Angleterre en raison du manque de place dans les prisons!). Il s’agit de l’attraction touristique la plus populaire de Tasmanie. Nous avons commencé notre visite par le pénitencier qui pouvait accueillir jusqu’à 500 prisonniers. Ces derniers voyaient leur rêve d’évasion s’anéantir contre une forêt infranchissable d’un côté et un océan de l’autre. La plupart des pensionnaires étaient déportés pour avoir volé un bout de pain ou manqué de respect à une personne de la bourgeoisie… Il faut avouer que nous avons trouvé l’endroit si magnifique que nous avions tendance à penser que ces pauvres prisonniers auraient pu tomber plus mal.
Nous avons également fait une croisière qui nous a permis d’avoir un bon aperçu des lieux. Nous avons navigué jusqu’à «l’île des morts» où les défunts étaient enterrés.
Voici encore l’hôpital et l’église.
Comme nous étions encore plongés dans l’ambiance de l’Australian Open, nous avons filé au camping afin de nous préparer un bon souper et suivre le match Federer-Tsonga.
Freycinet National Park
En parcourant la côte Est de la Tasmanie, nous avons bien souvent pensé que nous étions en train de découvrir les plus beaux endroits au monde! Nous ne nous doutions pas que cette petite île abritait des plages de sable blanc aussi sublimes. A commencer par celles du Freycinet National Park où nous avons passé quelques jours.
Pour bien nous imprégner de ce paradis naturel, nous avons opté pour une marche de 5 heures et demi. Avant de nous lancer, nous avons signé un registre afin qu’on puisse venir nous secourir au cas où nous nous perdrions dans le bush…
Il faut reconnaître que la première montée était bien corsée avec, comme à l’accoutumée, un soleil de plomb.
Mais une fois le sommet atteint, la vue sur la célèbre Wineglass Bay compensait tous nos efforts!
Ce panorama incroyable nous ayant ouvert l’appétit, nous nous sommes précipités sur la plage pour une petite pause des plus agréables.
Un joli kangourou accompagné de son petit sont même venus nous dire bonjour (oui nous commençons gentiment à avoir l’habitude, mais nous les trouvons à chaque fois si mignons que nous sommes obligés de les photographier!).
La marche étant encore longue, nous avons dû nous résoudre à entamer la traversée de la péninsule en direction de Hazards Beach.
Après une demi heure dans le bush (et la rencontre avec un serpent venimeux…), l’interminable plage que nous avons découvert n’avait finalement pas grand chose à envier à Wineglass Bay!
Là encore nous nous serions bien attardés un peu plus, mais il nous restait encore plus de cinq kilomètres à parcourir entre de petites criques désertes et une forêt dense qui offrait par endroits de magnifiques panoramas.
Cette agréable marche de retour s’est vue encore égayée par l’apparition d’un joli échnidé très timide! Il a fallu attendre une dizaine de minutes pour qu’il veuille bien nous montrer le bout de son nez, mais après qu'il nous ait apprivoisé, nous avons pu prendre quelques belles photos (souvenez-vous de la première tentative peu concluante quelques semaines auparavant).
Une fois de retour au parking, c’est un petit wallabie qui est venu nous souhaiter bonne route.
Toujours dans le Freycinet National Park, nous ne pouvions pas manquer de nous arrêter à Honeymoon Bay! Nous ne nous attendions pas à un tel spectacle et de là encore nous avons eu la plus grande peine à partir.
Un dernier arrêt à Coles Bay a fini de nous séduire définitivement avant une bonne nuit de sommeil bien méritée!
Le lendemain, la météo était un peu plus capricieuse, mais les panoramas tout autant remarquables! Nous avons commencé avec le Cape Tourville et son phare qui offrent de jolies vues sur la côte.
A peine plus loin, Sleepy Bay et sa plage entourée de rochers avaient de bons arguments pour nous retenir un moment pour profiter du calme avant l’arrivée des gros nuages.
Notre dernière étape dans le Freycinet se fit à Friendly Beach. Loin de gâcher le paysage, les nuages ajoutaient plutôt du charme à cette plage.
Bay of Fires et le Nord-Est
Après avoir quitté le Freycinet National Park, nous nous sommes arrêtés à l’East Coast Natureworld, l’un des parcs animaliers les plus reconnus de Tasmanie. On y retrouve oiseaux, reptiles et autres animaux habituels, mais surtout le fameux diable de Tasmanie.
Ce parc est impliqué dans la protection de ces animaux particuliers qui se font malheureusement rares à cause d’un mystérieux cancer de la face. Cette tumeur serait la première à être contagieuse et se transmet lorsqu’un animal infecté en mord un autre. Elle est unique aux diables de Tasmanie! 75% de la population sauvage est actuellement infectée et les australiens craignent que l’espèce ne finisse par s’éteindre. C’est pourquoi plusieurs parcs tentent de mettre les diables de Tasmanie sains en quarantaine, afin qu’ils se reproduisent à l’abri de cette tumeur.
Cela serait vraiment malheureux qu’un tel spécimen s’éteigne! Il n’existe plus sur le continent australien à cause de l’apparition de prédateurs comme le renard, qu’on ne trouve pas en Tasmanie. Son cri particulier (une sorte de souffle rauque) et ses oreilles exemptes de poils qui deviennent très rouges lorsque l’animal a chaud lui ont valu son nom. Le diable de Tasmanie est le seul marsupial carnivore. Il peut manger jusqu’à trois fois son poids! Son repas préféré est le kangourou, mais heureusement il ne mange en général que les animaux déjà morts (et ça ne manque pas sur les routes australiennes…).
J’ai pu parfaire mes minces connaissances grâce à un Trivial Pursuit spécial diable de Tasmanie. Autant dire que je ne marquais pas beaucoup de points…
Nous avons encore fait un petit coucou à nos animaux favoris avant de reprendre la route.
Voici le deuxième serpent le plus venimeux de Tasmanie. Celui sur lequel nous avons failli marcher la veille dans le Freycinet…
Nous avons ensuite roulé jusqu’au Nord-Est pour atteindre Bay of Fires. Il s’agit d’une succession de magnifiques plages de sable blanc et c’est une autre région incontournable de la Tasmanie. Nous étions donc presque obligés d’y jeter un œil.
Nous avons terminé cette belle journée dans un sympatique camping de St Helen où je me suis essayée au jumping pillow.
J’ai finalement dû me résoudre à arrêter ma nouvelle activité préférée (au grand regret de Julien qui riait bien) pour aller assister à la finale de l’Australian Open. Heureusement, nous étions entourés de deux suisses et de deux autres fans de Federer.
Le lendemain, sur la route en direction de Launceston, nous nous sommes arrêtés pour deux courtes marches à travers les forêts tasmaniennes qui nous ont mené vers des chutes d’eau. Nous avons commencé par les Halls Falls.
Nous avons ensuite découvert les Ralf Falls, dernière halte avant Launceston.
Launceston et l'Ouest sauvage
Deuxième ville de Tasmanie par sa population et troisième ville d’Australie par sa date de fondation, Launceston nous a particulièrement séduit grâce à ses élégantes rues historiques, ses paisibles espaces de verdure et sa délicieuse bière locale, la Boag. Le centre ville est très charmant et agréable avec de nombreuses rues piétonnes bordées d’édifices historiques (et de jolies boutiques pour Cindy).
Nous avons entrepris une petite croisière sur la Tamar River bordant Launceston afin d’observer cette ville d’un autre point de vue. Le port maritime a été complètement rénové ces dernières années et il abrite plusieurs bateaux de luxe réservés pour les célébrités de passage.
D’autres navires, certes moins bien entretenus, mais faisant partie de l’histoire de la Tasmanie décorent la baie et servent de refuge aux mouettes.
Après le passage au-dessous du King’s Bridge, le tour nous a conduit entre les parois escarpées de Cataract Gorge, très prisées par les grimpeurs.
Une fois cette petite croisière terminée, nous voulions découvrir où menait exactement ces gorges, alors nous nous sommes rendus au très populaire First Basin. Ce magnifique parc naturel constitué d’une piscine gratuite, d’un lac artificiel et de télécabines est la fierté de la ville et nous nous y sommes prélassés jusqu’à la tombée de la nuit.
Après nos deux jours de repos à Launceston, nous avons repris la route vers l’ouest sauvage. La première étape se fît à Deloraine, célèbre pour son artisanat et les beaux panoramas qu’elle offre sur les Great Western Tiers.
A quelques kilomètres de là, se trouve la Honey Farm, impossible à manquer avec toutes les abeilles géantes qui décorent l’endroit! A l’intérieur il est possible de voir les petites travailleuses à l’œuvre derrière une vitre et déguster plus de 50 variétés de miel différentes ainsi que des glaces maison dont on se souviendra encore longtemps!
Le lendemain, nous avons eu droit a l’une des très rares journées de mauvais temps de notre voyage, l’occasion idéale pour aller visiter la plus belle des 300 grottes calcaires de Mole Creek! Ce fut l’occasion de parfaire nos connaissances sur les vers luisants et les formations rocheuses de la région. Mais je pense que nous retiendrons surtout l’humour déjanté typiquement australien de notre guide!
Non loin de là, nous avons encore visité un wildlife park qui a gagné des prix pour son côté écologique et l’interaction unique qu’il offre entre les animaux et les visiteurs. En effet, Cindy a pu bichonner un wombat pendant un bon quard d’heure. Difficile de dire qui des deux était le plus heureux!
Bien entendu, de nombreux kangourous étaient également de la partie, dont certains plus occupés que d’autres…
La route menant à la ville historique de Queenstown, à l’extrême Ouest de la Tasmanie, fut longue et sinueuse, mais les paysages sublimes longeant les Cradle Montains au sein d’une forêt pluviale dense ont rendu ce trajet beaucoup moins pénible. Une fois arrivés sur place, après des heures de conduite sans ne jamais croiser personne, nous avions l’impression d’être arrivé au bout du monde! Cette sensation était encore renforcée par la brume due à un incendie qui s’était déclaré la veille dans la région et les mines de cuivres qui entouraient la ville. Mais au final, nous y avons quand même passé une agréable soirée à bouquiner sur une terrasse.
Etant donné que l’incendie a pu être contenu durant la nuit, nous avons pu aller explorer le parc national des Cradle Mountains le lendemain. Nous avons commencé par une petite marche au sein d’un forêt recouverte de mousses et de lianes qui mène aux somptueuses Nelson Falls.
Nous avons ensuite été confronté à la seule petite déception de notre voyage: ne pas pouvoir contempler la silhouette caractéristique du Mount Ossa, emblême de la Tasmanie, à cause des nuages! Mais cet endroit possède un climat si particulier qu’il n’est pas rare de voir de la neige en été. Voici un aperçu du panorama par temps ensoleillé.
Malgré tout, la marche autour du Lake St Clair à travers la seule forêt de fagus (uniques arbres à feuilles caducs d’Australie), nous a ravi!
Nos heures de randonnée ont finalement été récompensées par l’apparition de quelques échidnés, beaucoup moins timides que dans le Freycinet National Park, qu’on ne se lassait pas d'observer!
Finalement, notre séjour inoubliable en Tasmanie s’est achevé par la visite de Mount Field National Park, à 70 kilomètres de Hobart. Ce lieu est tout simplement enchanteur et on se croyait au beau milieu d’un compte de fée à marcher au sein de cette forêt pluviale aux couleurs vives, presque irréelles.
Mais la magie était encore plus présente lorsque nous avons croisé une famille de pademelons, signifiant petits kangourous des forêts en aborigène, suivi d’un serpent tigre mortel, le plus venimeux de Tasmanie, pouvant tuer à lui seul 118 moutons. Nous avions l’impression de nous promener dans un pays imaginaire nous retrouvant au milieu des gentilles créatures paisibles et des méchants prédateurs!
Un peu plus loin dans cette belle forêt, nous avons pu admirer les Russell Falls.
L’autre côté du parc abrite les gommiers géants qui comptent parmi les plus grands arbres du monde. Nous avions l'impression d'être particulièrement minuscules ce jour là!
Notre excursion dans ce parc enchanté s’est terminée à la tombée de la nuit par les Horseshoe falls.
Nous avons ensuite regagné le parking et rencontré deux personnes familières qui étaient garées juste à côté de nous: le couple de suisses avec lequel nous avions admiré le lever de soleil sur Kings Canyon deux mois auparavant!!! Quelle agréable suprise! Après avoir papoté quelques instants, nous avons repris la route pour Hobart. Le lendemain il était déjà temps de quitter la Tasmanie qui nous aura fait rêver durant 10 jours. Nous serions bien restés un peu plus longtemps dans ce paradis naturel, mais vous allez voir que ce qui nous attendait par la suite n’était pas trop mal non plus!